Surexposition d’un radiologue au niveau du cristallin

Publié le 17/11/2025

Centre hospitalier universitaire (CHU) de Caen 14000 Caen

Le 2 octobre 2025, le centre hospitalier universitaire (CHU) de Caen a déclaré à l’ASNR un événement significatif concernant l’exposition d’un radiologue qui réalise régulièrement des examens sous guidage radioscopique.

Afin de protéger les travailleurs pouvant être soumis à des rayonnements ionisants dans le cadre de leur activité, la réglementation française établit des seuils maximaux de dose pouvant être reçue dans le cadre d’une activité professionnelle. Ces valeurs limites sont définies pour le corps entier ainsi que pour les extrémités, la peau et le cristallin. Les travailleurs exposés bénéficient d’un suivi dosimétrique adapté à leur activité, permettant de vérifier le respect de ces valeurs limites.

Le 1er octobre 2025, à la suite de la réception des résultats de mesure des dosimètres à lecture différée du radiologue, le CHU de Caen a relevé que ce travailleur avait reçu entre juin 2024 et mai 2025 une dose équivalente au cristallin légèrement supérieure à la valeur limite réglementaire de 20 mSv sur douze mois consécutifs.

En raison du dépassement, en dose cumulée, d’une des valeurs limites réglementaires d’exposition aux rayonnements ionisants pour un travailleur, l’ASNR classe cet événement au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).

Le CHU de Caen a pris des dispositions immédiates après la découverte de la situation et le radiologue a arrêté toute activité exposant le cristallin dans l’attente d’un entretien avec le médecin du travail qui statuera sur les éventuelles mesures à prendre.

D’après les informations recueillies, le nombre d’interventions radioguidées réalisées par le praticien a augmenté de manière continue depuis 2023. La mise en place d’équipements de protection collective adaptés s’est avérée complexe car celles-ci ne permettent pas au praticien de réaliser ses examens de manière satisfaisante. Malgré le port effectif constant de lunettes radioprotégées, les doses reçues au niveau du cristallin ont augmenté régulièrement. Par ailleurs, cette augmentation, de même que le risque de dépassement qui en résultait, n’a été identifiée que tardivement en raison d’un retard dans l’envoi des dosimètres au laboratoire pour analyse.

L’événement met en évidence un manque d’anticipation des évolutions des expositions des travailleurs, et un défaut de rigueur dans la gestion des dosimètres pour le cristallin.

L’ASNR souligne la nécessité de procéder à la mise à jour des évaluations individuelles de l’exposition aux rayonnements ionisants en cas de modification de l’activité. L’ASNR rappelle par ailleurs l’obligation, pour les travailleurs classés, de porter leurs dosimètres à lecture différée adaptés, et la nécessité de transmettre les dosimètres à l’organisme de dosimétrie accrédité au plus tard dix jours après l’échéance de la période de port, afin de détecter au plus tôt une exposition anormale.

Le CHU devra réaliser une analyse en profondeur des causes de ce dépassement de limite réglementaire et mettre en œuvre les mesures de protection ou d’organisation adaptées afin qu’une telle situation ne se reproduise plus.

Date de la dernière mise à jour : 17/11/2025

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie