Détection tardive de l’indisponibilité de la ventilation des locaux électriques du diesel d’ultime secours

Les règles générales d’exploitation (RGE) sont un recueil de règles approuvées par l’ASNR qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite associées. Elles prescrivent notamment les délais maximums de réparation en cas d’indisponibilité des systèmes requis pour assurer la sûreté des réacteurs.

Chaque réacteur à eau sous pression est équipé de deux groupes électrogènes de secours à moteur diesel qui assurent de façon redondante l’alimentation électrique des deux voies indépendantes des systèmes de sauvegarde du réacteur, dites voie A et voie B. A la suite de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, un troisième groupe électrogène de secours, plus résistant aux agressions externes, a été installé : il s’agit du diesel d’ultime secours (DUS). Le conditionnement des locaux électriques du DUS (évacuation de la chaleur produite par le groupe électrogène en fonctionnement) est assuré par une centrale de traitement d’air, un ventilateur de soufflage et un ventilateur d’extraction.

Le 24 septembre 2025, afin de pouvoir procéder à la consignation du ventilateur d’extraction des locaux électriques du DUS, l’exploitant a basculé en position « arrêt » le commutateur commun aux deux ventilateurs (extraction et soufflage). Le commutateur n’a toutefois pas été repositionné en position « marche » à l’issue de la pose de la consignation, laissant le ventilateur de soufflage également à l’arrêt. Le commutateur n’a été rebasculé en position « marche » qu’à l’issue des opérations de maintenance sur le ventilateur d’extraction, le 26 septembre 2025.

Lorsque les ventilateurs de soufflage et d’extraction sont indisponibles, les règles générales d’exploitation (RGE) imposent le repli du réacteur sous 24 heures. Elles n’ont donc pas été respectées.

Toutefois, durant toute la durée où le commutateur des ventilateurs était en position « arrêt », le ventilateur de soufflage pouvait être remis en fonctionnement en tournant le commutateur en local si besoin.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement, et a été classé dans un premier temps au niveau 0 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité). Le 18 décembre, après une seconde analyse, l’exploitant a modifié sa déclaration et reclassé l’incident au niveau 1 de l’échelle INES, compte tenu de sa détection tardive.