Indisponibilité de la turbopompe du circuit d’alimentation de secours des générateurs de vapeur du réacteur 4
Le 3 octobre 2025, l’exploitant de la centrale nucléaire du Blayais a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection un événement significatif relatif à l’indisponibilité d’une turbopompe du circuit d’alimentation de secours en eau des générateurs de vapeur.
Le circuit d’alimentation de secours en eau des générateurs de vapeur (ASG) fournit l’eau nécessaire au refroidissement du réacteur en cas de défaillance du système d’alimentation normale. Il est composé de deux voies redondantes, comportant chacune une pompe alimentée électriquement et une turbopompe. La turbopompe est entraînée par une turbine actionnée par de la vapeur prélevée sur les générateurs de vapeur. En cas de perte des alimentations électriques, la turbopompe est en mesure d’assurer à elle seule l’alimentation en eau des générateurs de vapeur.
Les règles générales d’exploitation (RGE) sont un recueil de règles approuvées par l’ASNR qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite associées. Elles prescrivent notamment des conduites à tenir et des délais d’intervention en cas d’indisponibilité fortuite de matériels, en fonction de leur importance pour le maintien en état sûr du réacteur.
Depuis le 4 avril 2025, le réacteur 4 de la centrale nucléaire de Blayais était en arrêt dans le cadre de sa quatrième visite décennale. Durant l’été, l’exploitant a réalisé une opération de maintenance sur la turbopompe. Lors de cette opération, un joint plein a été posé afin d’obturer la tuyauterie d’aspiration de la pompe pour éviter l’introduction involontaire de débris issus du chantier. A la fin de l’opération de maintenance, ce joint plein a été laissé en place par erreur.
Le 1er octobre 2025, dans le cadre du redémarrage du réacteur, l’exploitant a détecté lors d’un essai de vérification du bon fonctionnement de la turbopompe que celle-ci ne fonctionnait pas.
Dans les 24 heures suivant la détection de l’anomalie, l’exploitant a procédé au repli du réacteur conformément aux RGE. Néanmoins, après analyse, il s’avère que la turbopompe était indisponible et requise par les RGE depuis le 13 septembre. EDF n’a donc pas respecté, a posteriori, les RGE, qui imposent le repli du réacteur sous 24 heures.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur le personnel ni sur l’environnement de l’installation. Toutefois, l’événement a affecté la fonction sûreté liée au refroidissement du réacteur du fait de l’indisponibilité de la turbopompe. En raison de sa détection tardive, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES.
Après le repli du réacteur, l’exploitant a découvert la présence du joint plein empêchant le bon fonctionnement de la turbopompe, et l’a retiré. Il a également effectué des vérifications techniques appropriées permettant de garantir que la turbopompe n’avait pas été endommagée lors de l’essai du 1er octobre. Le 3 octobre, la turbopompe étant de nouveau disponible, l’exploitant a repris les opérations de redémarrage du réacteur. L’ASNR sera vigilante quant à l’analyse des causes humaines ayant entraîné cette anomalie et aux actions prises pour éviter son renouvellement.
Date de la dernière mise à jour : 14/10/2025
Classement de l’incident (INES)
Niveau 1
Anomalie