Non-respect a posteriori de la conduite à tenir prévue par les règles générales d’exploitation du réacteur 4

Publié le 10/12/2025

Centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly Réacteurs de 900 MWe - EDF

Le 1er décembre 2025, l’exploitant de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) un événement significatif pour la sûreté relatif au non-respect a posteriori de la conduite à tenir prévue par les règles générales d’exploitation (RGE) du réacteur 4 à la suite de l’indisponibilité partielle du système d’aspersion de l’enceinte de confinement (EAS) et de celle du dispositif ultime d’évacuation de la puissance résiduelle de l’enceinte de confinement (EASu).

Les règles générales d’exploitation (RGE) sont un recueil de règles approuvées par l’ASNR qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite associées. Elles prescrivent notamment des conduites à tenir et des délais d’intervention en cas d’indisponibilités fortuites de matériels, en fonction de leur importance pour le maintien en état sûr du réacteur, et de leur éventuel cumul.

Le système d'aspersion de l'enceinte (EAS) est un système de sauvegarde, constitué de deux voies redondantes, qui pulvérise de l'eau contenant de la soude en cas d'accident dans l'enceinte du réacteur, afin d'y diminuer la pression, la température et la quantité d'iode radioactif sous forme de gaz. Le dispositif ultime d’évacuation de la puissance résiduelle de l’enceinte de confinement (EASu) fait quant à lui partie des équipements installés dans le cadre de la prise en compte du retour d’expérience de l’accident de Fukushima- Daiichi. L’objectif de ce dispositif est d’ajouter un moyen d’appoint en eau borée dans le réacteur visant à évacuer la puissance résiduelle dégagée à l’intérieur de l’enceinte de confinement, même en cas d’accident grave avec fusion du cœur.

Le 19 novembre 2025, le réacteur 4 était en phase de redémarrage après un arrêt programmé pour maintenance et rechargement du combustible. Lors de la réalisation d’un essai périodique, l’exploitant a constaté la présence d’air dans une tuyauterie du système EAS, au niveau de l’aspiration commune aux pompes du circuit EAS et du dispositif EASu. L’exploitant a alors considéré qu’une voie du circuit EAS et l’appoint du dispositif EASu étaient indisponibles. Dans cette situation, la conduite à tenir prévue par les RGE est le repli du réacteur sous 3 jours.

Le 20 novembre 2025, une opération visant à chasser l’air de la tuyauterie a été réalisée par l’exploitant, ce qui a permis de retrouver la pleine disponibilité des systèmes EAS et EASu.

Toutefois, l’analyse réalisée a posteriori par l’exploitant a permis de mettre en évidence que les systèmes EAS et EASu étaient indisponibles depuis le 18 octobre 2025, date à laquelle l’air avait été introduit dans la tuyauterie à l’occasion d’un contrôle visuel de celle-ci. Ainsi, le délai de repli du réacteur sous 3 jours, imposé par les RGE, n’a pas été respecté a posteriori.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement. Toutefois, l’événement a affecté la fonction de sûreté liée au confinement du réacteur et en raison de sa détection tardive, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).

Date de la dernière mise à jour : 10/12/2025

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie