Non-respect d’une prescription permanente portant sur le risque de dilution dans le circuit primaire

Le système d’injection de sécurité et de refroidissement à l’arrêt (RIS-RA) assure à la fois le rôle d’injection de sécurité, permettant d’injecter de l’eau borée dans le circuit primaire en cas de brèche importante du circuit primaire, et celui de refroidissement à l’arrêt du réacteur, permettant d’évacuer la puissance résiduelle dégagée par le combustible quand il est encore dans la cuve, pendant les périodes d’arrêt. Ce système est composé de quatre trains indépendants qui comprennent des pompes permettant d’injecter de l’eau borée dans le circuit primaire. Certaines parties de ces pompes sont refroidies par le système de réfrigération intermédiaire (RRI), qui utilise de l’eau non borée.

Les règles générales d’exploitation (RGE) sont un recueil de règles approuvées par l’ASNR qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite des réacteurs, dont font partie les spécifications techniques d’exploitation (STE). Elles comprennent notamment, en fonction de l’état du réacteur, des prescriptions permanentes, qui sont des règles que l’exploitant doit respecter pour assurer la sûreté des installations. En particulier, dans certains états du réacteur, certaines prescriptions permettent de se prémunir contre le risque de dilution du bore dans le circuit primaire, qui pourrait conduire à une réaction en chaîne non maîtrisée.

Le 5 août 2025, dans le cadre de la gestion d’un aléa, une pompe du train 4 du système RIS-RA a été déconnectée pour diagnostic et intervention. Dans l’état du réacteur au moment de cette intervention, une prescription permanente des STE demande, si la pompe est arrêtée, l’isolement de l’échangeur de chaleur permettant le refroidissement d’une partie de la pompe, afin d’éviter une dilution non maîtrisée dans le circuit primaire. Cependant, la vanne garantissant l’isolement a été ouverte à plusieurs reprises, sans que l’alarme en salle de commande associée à l’ouverture de cette vanne lorsque la pompe est à l’arrêt ne se soit déclenchée. L’écart a été détecté le lendemain et l’installation a été remise en conformité. La prescription permanente n’a pas été respectée par intermittence sur une durée totale d’environ cinq heures.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les personnes et l’environnement. Toutefois, compte tenu du non-respect d’une prescription permanente des STE, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).