Détection tardive du temps de manœuvre trop long de vannes d’isolement du système de refroidissement intermédiaire

Publié le 15/10/2025

Centrale nucléaire EPR de Flamanville Réacteurs de 1650 MWe - EDF

Le 2 octobre 2025, EDF a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) un événement significatif relatif à la détection tardive du temps de manœuvre trop long de vannes d’isolement du système de refroidissement intermédiaire du réacteur EPR de Flamanville.

Le système de refroidissement intermédiaire (RRI) permet de refroidir, en fonctionnement normal comme en situation accidentelle, une grande partie des matériels et fluides des systèmes auxiliaires et de sauvegarde du réacteur. Il est constitué de quatre trains composés chacun d’une pompe et d’un échangeur de chaleur qui permet de refroidir l’eau du circuit par de l’eau de mer. Il dispose également de vannes qui permettent de gérer les différentes configurations de fonctionnement. Pour pouvoir gérer différentes situations incidentelles ou accidentelles, un critère de dix secondes a été fixé sur le temps de fermeture de ces vannes.

Les règles générales d’exploitation (RGE) sont un recueil de règles approuvées par l’ASNR qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite des réacteurs. Elles imposent la réalisation d’essais périodiques pour s’assurer du maintien dans le temps des performances requises des matériels au titre de la démonstration de sûreté. Les RGE prescrivent également, dans les différents états du réacteur, la disponibilité des matériels requis au titre de la démonstration de sûreté et pour la prévention de certains transitoires, ainsi que la conduite à tenir et le délai associé en cas d’indisponibilité de ces matériels.

Le 12 septembre 2025, dans le cadre d’un essai périodique réalisé pour la première fois après la mise en service du réacteur, EDF a détecté qu’une des vannes d’isolement du système RRI manœuvrait dans un délai plus long que le critère requis de dix secondes. A l’issue de la réparation de la vanne, l‘exploitant s’est interrogé sur le mode opératoire mis en œuvre pour la mesure de ce temps de manœuvre. Après échange avec le concepteur des règles d’essais, EDF a détecté que le mode opératoire mis en œuvre avant la mise en service du réacteur puis lors des premiers essais sur les vannes du système RRI n’était pas adapté. Après avoir recalculé les temps de manœuvre sur les autres vannes du même système, l’exploitant a identifié quatre autres vannes qui, lors des essais, n’avaient pas manœuvré dans le temps alloué. Le réacteur a donc fonctionné pendant plusieurs mois avec cinq vannes dont le temps de manœuvre n’était pas conforme au critère défini dans les RGE.

Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement. Toutefois, compte tenu de la détection tardive de l’écart, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).

Les conséquences potentielles auraient été très limitées, la durée mesurée de fermeture des vannes concernées étant proche du critère de dix secondes.

Une campagne de réglage des vannes concernées a été mise en œuvre pour retrouver un temps de manœuvre en adéquation avec le critère défini dans les RGE.

L’ASNR sera vigilante quant à l’analyse des causes humaines et organisationnelles ayant entraîné cette anomalie et aux actions prises pour éviter son renouvellement.

Date de la dernière mise à jour : 15/10/2025

Classement de l’incident (INES)

Niveau 1

Anomalie